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Suite à l'émission de France Inter sur les dérives du coaching

Dernière mise à jour : 28 avr. 2020

Le 17 Novembre, France Inter a partagé une émission intitulée « les dérives du coaching ». On y évoque des coûts astronomiques pour des séances de coaching, et la menace de dérives sectaires. Bien que des dérives existent, comme dans tous les domaines d’ailleurs, il me semble que l’émission de France Inter ne reflète pas la réalité du métier de coach ; j’ai donc décidé de partager mes réflexions avec vous.


Premier point, méfions-nous également des dérives du journalisme. Dans le cas de cette émission, les journalistes avaient un sujet à faire sur les dérives du coaching. Ils ont mené l’enquête et fait parler des gens. Il a suffi de sortir les phrases de leur contexte pour ensuite leur donner le sens désiré. Une technique également bien connue dans le marketing et dans la réalisation d’émissions de télé-réalité pour faire des parts de marché ou de l’audimat ! Si vous voulez vous faire une opinion plus complète sur le sujet, n’hésitez pas à aller voir la vidéo réalisée par David Laroche (que je ne connais pas personnellement !) suite à l’émission – lien à la fin de l’article.


Deuxième point, la définition donnée au coaching est assez vague : « Ni véritablement psychothérapie, ni totalement formation ».

Alors, si pour vous tout ça n’est pas très clair, coacher c’est quoi ?

Ce n’est effectivement pas de la thérapie, le coaching ne s’adresse pas à des personnes ayant des troubles psychologiques ou psychiatriques. S’ils existent il faut que le patient adresse ceux-là dans un premier temps.

Coacher, ce n’est pas non plus assurer une formation dans laquelle on délivrerait un savoir.

Coacher, c’est marcher à côté d’une personne (ou dans certains cas, d’une équipe) sans prendre l’ascendant sur elle et sans l’influencer. L’aider à mieux se connaître et à aller vers son objectif en lui posant les bonnes questions et en lui proposant des exercices adaptés. C’est donner à cette personne par là-même la capacité de s’autocoacher par la suite.

Un coach aide les individus à être les acteurs de leur vie et à progresser sur le chemin de la réussite, sans les juger. Il doit pour ça :

- Avoir une vision positive du monde

- Être compétent émotionnellement

- Travailler dans la bienveillance et avec empathie

- Réfléchir sur lui/elle

- Être intègre.


Troisième point, s’il existe dans le paysage français quelques coachs « star » à l’américaine, les coachs ne se font pas tous payer une fortune. Décider de devenir coach, c’est souvent renoncer à une certaine forme de carrière pour se mettre au service des autres, c’est un peu une vocation. C’est suivre une formation de plusieurs centaines d’heures, si celle-ci est effectivement sérieuse, ce qui nécessite une réelle implication, d’autant plus que devenir coach est souvent un choix de 2ème partie de carrière et pas une formation initiale.


Dernier point, on brandit facilement l’étendard des dérives sectaires, et pour cause, certains événements passés et certaines pratiques des sectes font froid dans le dos ! Comme il est toujours bon de savoir de quoi on parle, vous trouverez en fin d’article la définition des dérives sectaires. Bien sûr, si vous avez un doute avec un coach… Fuyez ! Car nous sommes effectivement ici bien loin de la mission d’un coach.


Les coachs, en revanche, peuvent souvent s’inscrire dans la tendance autour du développement personnel.

Quelques exemples de messages véhiculés par ce courant de pensée, si certains sont effrayés par ces termes de développement personnel :

- Nous pouvons prendre du recul sur nos pensées, vivre plus positivement et en conscience (j’entends par « en conscience » : en comprenant ce qu’on vit au moment où on le vit)

- Nous ne pouvons pas toujours contrôler ce qui nous arrive, mais nous pouvons choisir notre réaction à ce qui nous arrive

- Quand une situation ne nous convient pas, il y a 2 réactions possibles : la changer, ou l’accepter

- On peut faire preuve de gratitude (en d’autres termes, dire merci à la vie quand elle nous comble).

Rien de bien méchant, vous en conviendrez…


Le coaching nous dit qu’on peut faire évoluer notre vie pour qu’elle corresponde mieux à nos valeurs, et qu’elle réponde à nos besoins. Certes, on peut y arriver seul. Mais parfois, se faire accompagner permet de se poser les bonnes questions, d’avancer bien et plus vite, et d’apprendre à s’accompagner soi-même pour la suite.

Alors, comment choisir un coach si vous pensez que cela peut vous être utile ? Choisissez déjà une personne ayant suivi une formation dans une école sérieuse. Vous pouvez demander à votre coach où il/elle a suivi sa formation et consulter les avis sur cette école sur internet. Ensuite, échangez avec le coach et voyez si le courant passe. Dans le cas contraire, mieux vaut passer votre chemin et chercher une personne qui vous convienne mieux. Un coaching sérieux vous permet de vous responsabiliser et renforce votre capacité à prendre vos décisions. Alors assurez-vous que votre coach n’essaie pas de vous influencer – ce qui serait l’inverse de l’effet recherché. Bref, no stress, prenez tout simplement soin de garder votre capacité de discernement (on pourrait d’ailleurs dire ça de toute relation !).




Définition des dérives sectaires selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) :

«Il s'agit d'un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l'ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.»

Les critères de dangerosité sont les suivants :

· la déstabilisation mentale ;

· le caractère exorbitant des exigences financières ;

· la rupture avec l'environnement d'origine ;

· l'existence d'atteintes à l'intégrité physique ;

· l'embrigadement des enfants, le discours antisocial, les troubles à l'ordre public ;

· l'importance des démêlés judiciaires ;

· l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels ;

· les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics.

Elle ajoute à ces critères :

· la menace d'atteinte à l'ordre public ;

· des conditions de vie déstabilisantes ;

· les atteintes à des personnes en état de faiblesse et d'ignorance ;

· la sujétion mentale conduisant à des actes ou à des abstentions préjudiciables ;

· le refus des autres et l'isolement dans un groupe ;

· la violation des principes fondateurs de la République ;

· le non-respect des conventions internationales ratifiées par la France.


Sources :




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